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En 1844, dans la foulée de l’ouverture des grands magasins tel le « Bon Marché », le premier magasin du nom de Gagne-Petit est fondé à Paris, rue des Moineaux. Ernest Cognacq (fondateur de la Samaritaine) y fait d’ailleurs ses débuts de vendeur. La façade du « Gagne-Petit » à Paris existe toujours et a été classée monument historique en 1983. Au cours du XIXe siècle, l’enseigne essaime à travers toute la France. Les magasins, en entrée libre, proposent dans leurs catalogues une multitude de produits manufacturés pour un prix modique car ces produits sont achetés en gros et stockés dans des centrales d’achats, technique de vente encore fort utilisée aujourd’hui !

À Alençon, par exemple Pierre Romet crée dès 1845 une succursale qui a des agences non seulement en Normandie, mais dans toute la France, le principe de la franchise avant l’heure… !

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La publicité que vous découvrez vante les qualités du magasin : « La Maison du Gagne-Petit a su, par son choix considérable et le bon marché réel de ses marchandises attirer une clientèle sérieuse et choisie qui remonte à 1843. Elle a vu ses efforts couronnés d’un plein succès, lorsqu’elle s’est trouvée placée au rang de Première Maison de la Région et jugée incomparable pour la supériorité de ses tissus, le bon goût et l’élégance de ses confections, joints au fini irréprochable et à la livraison prompte et parfaite des commandes qui lui ont été confiées. »

Précisons encore que ce nom de Gagne-Petit fait référence au surnom des rémouleurs réputés pour leur honnêteté, leur goût du travail bien fait et la modestie de leurs tarifs.

Le Gagne Petit de Louviers cesse son activité à la fin des années 1920. La ville en devient propriétaire et en février 1937 elle y installe le Syndicat d’Initiative de Louviers. Pour cela l’architecte Charles Duruflé (le père de l’organiste et compositeur Maurice Duruflé), ôte les enduits, conserve l’essentiel de l’ossature en bois de l’immeuble qu’il recouvre d’un léger coffrage, reprenant le thème des façades à pans de bois. L’entrée à l’angle forme un porche en avant-solier, le poteau est recouvert d’un coffrage en bois. Les vitrines sont remplacées par des châssis à petits carreaux reposant sur un socle en imitation des vieilles pierres.

Ce Syndicat d’Initiative n’a qu’une vie très brève, puis qu’il est emporté par l’incendie de juin 1940. Sur l’image ci-après, photo prise depuis l’église Notre-Dame, nous découvrons le bas de la rue du Matrey : à droite rien ne subsiste de la maison qui l’abritait.

Les architectes de la reconstruction ont souhaité, dans la mesure du possible, rappeler avec les matériaux modernes le bâti ancien : on remarque que là où se trouvait le Syndicat d’Initiative, ils ont conservé le principe d’une entrée d’angle en avant-solier.

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