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Les livres de comptes de l’archevêque de Rouen, comte de Louviers confirment l’existence du Pilori. Ils permettent, à travers plusieurs pages de l’année 1479 qui décrivent par le menu les « Œuvres et Réparations » à exécuter pour réédifier le pilori, d’en esquisser une reconstitution.

Les mêmes archives détaillent les sentences de la justice seigneuriale. On apprend ainsi qu’en 1480, un certain Etienne Briffeau exécuteur des sentences criminelles du bailliage d’Évreux reçoit la somme de cinquante sols pour « sa paine et voyage d’estre venu par trois fois audit lieu de Louviers battre un nommé Jehan Le Fevre dit Trenquart qui par justice avoit esté condamné à recevoir telle pugnition pour plusi eurs cas et abus par lui commis et fait en portant les pardons par le pays … »

Destin guère enviable de « Sandrin Trichard larron, couvert d’une braie de toile, battu par les carrefours de la ville et pendu pour ses démérites » ou de « Denis Beauvers condamné à être pillorié et mitré et à tenir un cierge ardent dans la main pendant qu’on le pilloriait »

Plus curieux, au pilori, on condamnait aussi les choses, ainsi, en 1490, le receveur de l’archevêque payait : « 55 sols pour la bourrée et le bois [nécessaires] pour brûler certaine quantité de laine teinte qui avait été trouvée fausse et déloyale, la justice [ayant] délibéré qu’elle soit brûlée au lieu du pilori à Louviers ».

Et aussi, « bois, fagots et bourrée pour brûler certaine quantité de harengs trouvés infects, mauvais et indignes d’être vendus pour la sustentation du corps humain et pour cette cause brûlés au dit lieu du pilori. »

La place disparaît dans la tourmente de juin 1940.

Avant de reconstruire, on repave la place, sur laquelle on distingue la boulangerie de fortune qui assura du pain à la ville pendant toute la guerre. Les reconstructeurs adjoignent à la place, une rue nouvelle, la rue du Pilori qui la relie à une autre voie créée, la rue du 8 mai 1945.

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